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La vie d'un bio en post doctorat aux States

Bonjour ! 

Je m’appelle Quentin, je suis biologiste spécialisé en virologie et je suis actuellement post-doctorant aux USA. Je vais vous raconter un peu cette expérience ! 

Après mon assistanat en virologie à l’hôpital Bichat-Claude Bernard, je suis parti en post-doctorat aux USA, plus précisément à l’Université de Pittsburgh (Pennsylvanie). Pourquoi ce choix ? Depuis la fin de mon internat, je souhaitais m’arrêter pendant 2 ans pour me consacrer à la recherche. Le rythme hospitalo-universitaire est stimulant mais peut aussi parfois être trop prenant, laissant peu de temps pour les expériences et la planification des projets de recherche. Partir à l’étranger me paraissait aussi une bonne opportunité pour améliorer mon anglais et mon réseau de connaissances professionnelles.

Pour trouver un laboratoire, il y a plusieurs possibilités, répondre à des offres de postes, candidater spontanément à des laboratoires dont les thématiques vous intéressent ou bien encore se renseigner via le réseau de ses chefs et collaborateurs.  Selon les laboratoires, certains auront des financements qui leur permettront de prendre en charge intégralement votre salaire, d’autres ne vous accepteront que si vous venez avec une bourse prenant en charge a minima une partie de votre salaire. Dans mon cas, c’est après avoir discuté plusieurs fois avec le Pr Apetrei qui travaille sur les SIV (des virus simiens proches du VIH) afin d’identifier les mécanismes expliquant la pathogénicité du VIH que nous avons convenu d’un contrat de 2 ans. Du fait de l’actualité, nous travaillons aussi sur les interactions entre SIV et SARS-CoV-2, et évaluons la réponse immunitaire à des vaccins protéiques chez des primates infectés ou non par SIV.

Je pense qu’il est important de choisir un laboratoire auquel on puisse apporter une expertise mais également où l’on puisse apprendre. Cet échange me parait indispensable pour une expérience réussie. Cela permet aussi de se différencier de ses précédents mentors, et de développer de nouvelles thématiques de recherche. Auparavant, ma recherche était plutôt axée cultures, phénotypes de résistance et biologie moléculaire et désormais, si je continue à faire de la culture cellulaire, je fais également de la cytométrie de flux. Notre laboratoire utilisant des modèles animaux, je découvre également toute la règlementation liée à ce secteur, et je participe à l’écriture des « grants ».

« Everything is bigger in the USA » ! La nourriture et les voitures, bien entendu, mais aussi les moyens dont les chercheurs bénéficient. En revanche, les postes permanents sont rares, le système de promotion est assez rude, et les professeurs doivent rapporter un certain nombre de financements à leur université sous peine de voir leur salaire diminuer, alors que le taux de financement des « grants » n’est pas plus élevé qu’en Europe… En échange, les conditions de travail sont intéressantes, les réactifs commandés sont livrés le lendemain ou le surlendemain, ce qui fait bizarre quand on a l’habitude des instituts de recherche français !

Concernant le déménagement, nous sommes partis fin octobre 2020 avec ma femme et, du fait du COVID, il était quasiment impossible de transporter nos affaires par container. Nous sommes donc partis avec 4 valises et avons (presque) tout racheté sur place. Heureusement, les Américains déménagent fréquemment, et il est assez simple de trouver des meubles à racheter à prix réduit, notamment en juillet ou septembre, lorsque les étudiants et familles déménagent dans d’autres Etat. Au niveau des démarches administratives, la priorité absolue à l’arrivée est d’obtenir son numéro de sécurité sociale (« SSN »), véritable sésame qui permet d’ouvrir un compte bancaire, passer son permis de conduire, etc. Si les démarches administratives prennent un peu de temps, rien d’insurmontable et presque tout est faisable en ligne.

Pour ce qui est du logement, les loyers varient bien plus qu’en France entre deux villes mais aussi entre deux quartiers, mais il est facile de trouver un appartement, même pour des étrangers sans « credit score ». A Pittsburgh, le salaire de post-doctorant (≈54 000 $/an) permet de vivre assez confortablement mais dans des villes comme Boston, New York ou San Francisco, compléter son salaire par des bourses supplémentaires est souvent nécessaire.

Après près d’un an, je retiens principalement du positif de cette expérience. Bien évidemment, il y a quelques points négatifs mais plus liés à la pandémie. Ainsi, les séminaires et conférences étant organisées virtuellement, cela limite les opportunités de discuter de visu avec d’autres chercheurs. Les réunions Zoom ont leurs limites ! La vie sociale est également limitée, toujours du fait du COVID. 

Si réaliser un post-doctorat vous tente, je vous encourage à sauter le pas ! Couplée à l’expérience de vivre dans un pays étranger, c’est une aventure encore plus excitante. C’est aussi l’occasion de lancer votre carrière de chercheur indépendant !

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