HBA1c et diagnostic du diabète. Cap ou pas Cap ?
Le diagnostic du diabète sucré s'appuyait jusqu'ici sur la mesure de la glycémie, soit à jeun (> 7 mmol/l), soit après deux heures dans le test de la tolérance orale au glucose (> 11,1 mmol/l).
Un groupe international d'experts a proposé, en 2009, de considérer le HbA1c comme le principal critère diagnostique de Diabète sucré, à condition qu'une méthode standardisée par le DCCT/UKPDS soit utilisée (1). Un certain nombre d'avantages de la mesure du HbA1c pour le diagnostic d'un diabète sucré ont été mis en avant (tableau 1 points forts). Cette proposition a été reprise par l’ADA dans sa publication des «Standards of Medical Care in Diabetes – 2010 » (2), qui a également fixé les valeurs limites pour le diagnostic du diabète sucré ou du pré-diabète. En 2010, plusieurs publications ont comparé l'effet de la nouvelle recommandation sur le diagnostic de diabète sucré et du pré-diabète et sur la corrélation existante avec des complications micro et macro vasculaires secondaires dans la cohorte ARIC (Atherosclerosis Risk in Communities Study), avec plus de 12 000 participants, le HbA1c a montré une bonne fiabilité diagnostique pour le diabète sucré (3); dans la cohorte NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey) avec plus de 1000 participants, le taux de HbA1c était mieux corrélé à la rétinopathie diabétique que le taux plasmatique à jeun (4) et dans une cohorte de non-diabétiques, le HbA1c était mieux associé au risque de diabète sucré ou de cardiopathie coronaire que le glucose plasmatique (5) toutefois, des voix critiques se sont également élevées, en particulier eu égard à la variabilité ethnique du HbA1c (6) et au fait que le HbA1c en tant que méthode de screening entraîne une reclassification du pré-diabète, c'est-à-dire que seulement 12 % environ de la population américaine présenterait un pré-diabète, contre 25 % approximativement avec la méthode du glucose plasmatique à jeun.Reste à savoir si la HAS suivra ou non les recommandations des l'OMS !
H.ASSAMI
Tableau 1 : Utilisation de l’HbA1c comme critère diagnostique pour le diabète sucré
Points forts |
Points faibles (risques d’erreurs d’interprétation)
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Méthode de mesure standardisée d’après DCCT/UKPDS •Plus faible variabilité biologique (2%) que le glucose plasmatique à jeun (12 à 15%) • Traduit mieux la glycémie chronique • Meilleure corrélation et prédiction de complications secondaires • Pré-analyse plus stable et indépendante de l’heure ou du stress • Directive pour l'adaptation du traitement
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• Lors d’hémoglobinopathies (HbS, HbC, HbF, HbE) • Lors de turnover érythrocytaire augmenté (anémie hémolytique, transfusions sanguines et hémolyse subclinique lors de VIH) • Lors d'insuffisance hépatique ou rénale sévère • Lors de diabète gestationnel, de diabète de type 1 ou de diabète sucré associé à une fibrose cystique • Attention à l'interférence avec un déficit en fer (qui donne un HbA1c faussement élevé), la prise de doses élevées de vitamine C et E et l’âge plus de 70 ans.
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Littérature :
(1) Standards of Medical Care in Diabetes – 2010. ADA, Diabetes Care 2010, Vol 33; Suppl 11-24.
(2) Diagnosis and Classification of Diabetes Mellitus. ADA, Diabetes Care 2010, Vol 33; Suppl
62-69.
(3) Selvin E, Steffes MW, Gregg E et al. Performance of Glycated Hemoglobin for the
Classification and Prediction of Diabetes. Diabetes Care Sept. 2010, Epub ahead of print.
(4) Mann DM, Carson AP Shimbo D et al. Impact of A1c Screening Criterion on the Diagnosis of
Pre-Diabetes Among U.S. Adults. Diabetes Care 2010;33:2190-2196.
(5) Selvin E, Steffes MW, Zhu H et al. Glycated Hemoglobin, Diabetes, and Cardiovascular Risk
in Nondiabetic Adults. N Engl J Med 2010;362:800-811.
(6) Dagogo-Jack S. Pitfalls in the use of HbA1c as a diagnostic test. Nature Rev Endocrinol
2010;6:589-593.
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